Comme tous volcans, celui de l’île de Sakurajima a fière allure. On lui voue une admiration respectueuse mêlée d’une crainte envers la force naturelle de son cône fumant. Aussi contradictoire que cela puisse paraître, ce que craint l’homme il a tendance à le respecter.
Malgré le danger, des personnes vivent aux pieds du volcan. Malgré le danger, Kagoshima, une ville de plus de 600 000 habitants, se trouve non loin de là. Cette dernière est jumelée avec Naples et son Vésuve, toutes les deux se tenant par la « manche volcanique ». Demain peut-être, les deux cités seront rayées de la carte. Les habitants sont fatalistes et prennent ça avec le sourire. Souvent, pour rien au monde ils n’iraient vivre ailleurs malgré le risque et les inconvénients quotidiens.
Le cône est fumant quasiment tous les jours et les petites éruptions de fumées sont régulières. En outre, même lorsque le volcan est calme, l’air est chargé de poussière, et presque chaque jour il faut enlever les cendres grisonnantes accumulées sur les voitures et nettoyer les vitres des maisons.
Certains cimetières ont des petits toits au dessus des stèles funéraires afin de les protéger de la poussière de cendre qui se dépose sans discontinuer.
Les enfants de l’île vont à l’école avec un casque de chantier sur la tête en prévention des expulsions éventuelles de cailloux.
Lors d’une éruption en 1914, l’île a cessé d’en être une après qu’une coulée de lave se soit étendue dans le détroit et se rattache au littoral obligeant le pays à redessiner ses cartes. Aujourd’hui, Kagoshima est devenue plus accessible que jamais grâce aux nouvelles lignes de Shinkansen. L’occasion de découvrir cette pointe sud de l’île de Kyushu, charmant territoire de l’ancien clan des Satsuma, par là même où les premiers Occidentaux arrivèrent Japon ; apportant la croix et les fusils.
Rob Sponge
19 février 2013Merci pour ces photos