En nombre de kilomètres de rails, le Japon partage la première place mondiale avec la France. En terme de technologie de trains à grande vitesse, c’est la même chose. La seule différence, c’est que le Japon a 17 ans d’avance sur l’hexagone. En effet, le premier train à grande vitesse du monde est japonais et s’appelle le Shinkansen. Il date de 1964 et atteint déjà à cette époque les 210 km/h. En dépit des énormes qualités techniques françaises, 17 ans ça suffit à maintenir une petite différence qui fait toute la différence. Ajoutez à cela la rigueur et le perfectionnisme nippon, unique au monde, et vous comprendrez peut-être ma préférence pour le réseau ferroviaire japonais. Quand on y a goûté, on ne peut plus s’en passer.
Ligne souple telle un avion, l’intérieur et l’extérieur des différents Shinkansen semblent provenir de la technologie aéronautique et non pas du chemin de fer. Les matériaux et le design rappellent l’avion ainsi que la tenue des pilotes. Képi et gants blancs sont de rigueur. Tout est impeccable. Jamais un Shinkansen n’entre en gare remplie de poussière. La rouille n’est jamais apparente. Il faut entretenir l’image. Valoriser un objet augmente son appréciation. Et la Japan Railway, ou JR a réussi son coup. Les Japonais adorent le Shinkansen. Il y a carrément des fanatiques. Beaucoup de photographes et vidéastes alimentent des blogs de fans sur le sujet. Les enfants ne jouent pas avec des petites voitures mais avec des Shinkansen miniatures qu’ils font rouler avec leurs mains ou électriquement. Dans certains parcs pour enfants, on aperçoit des reproductions du fameux train. L’engin est starisé au possible. Les cérémonies regroupent à chaque fois des centaines de personnes venues accueillir un nouveau modèle ou saluer un ancien en fin de service.
À l’intérieur, le bruit constant est celui du vent qui vient s’écraser douloureusement sur la coque de l’engin le transperçant avec insolence. La vendeuse de Bento (panier-repas) passe en s’annonçant. Une petite musique prévient une nouvelle annonce du speaker. Un tableau digital passe en boucle les dernières informations. Tout le monde est respectueux des autres et personne n’engage une longue et bruyante conversation téléphonique sur son fauteuil. Et pour les plus en mal de calme, il existe un wagon totalement silencieux, sans speaker, musique, ou discussion entre amis.
Sous nos pieds, on ressent le train glisser à travers les rails. L’accélération nous pousse légèrement en arrière. Le Shinkansen dévale vallée, tunnels, ponts et bord de mer avec une aisance enfantine malgré les 16 wagons (presque le double du TGV) qu’il doit tracter. Les paysages et les villes défilent agréablement sous nos yeux. On sent un privilège de pouvoir aller si vite dans des contrées autrefois si lointaines. La technologie a du bon.
Preuve d’un aérodynamisme parfait, par temps de pluie, les gouttes d’eau coulent à l’horizontale de l’avant jusqu’à l’arrière du wagon en continu à travers la coque sans jamais être bloquées par une aspérité extérieure trop prononcée. Un croisement d’un autre train en sens inverse, se fait sans gêne ; presque silencieusement.
Dans le Shinkansen, les sièges ne se retrouvent jamais dans le mauvais sens de la marche. Arrivés au terminus, ils tournent automatiquement pour se remettre dans le bon sens avant que les nouveaux passagers viennent s’installer. Tous les wagons sont aussi nettoyés avant un nouveau voyage avec une grande rapidité. Il faut entretenir le débit, car ce dernier est impressionnant ! Toutes les 15 minutes environ, un Shinkansen sort des gares de Tokyo. Comblé à ça, une ponctualité toute japonaise, aidée, il est vrai, par le fait que les trains à grande vitesse circulent sur des rails qui leur sont destinés exclusivement.
À l’heure où l’écologie est un sujet majeur, il est à préciser que depuis longtemps, le Shinkansen est un des moyens de transport les plus écologiques grâce à un système très élaboré de récupération d’énergie électrique lors du freinage de l’engin. Le Shinkansen est aussi très efficace en ce qui concerne la résistance et la prévention en vue des tremblements de terre, fréquents dans l’archipel.
Symbole du Japon des années 60, le Shinkansen est la matérialisation de la réussite nippone après les tragiques évènements de la Seconde Guerre mondiale. Aujourd’hui, malgré la perte de vitesse de l’économie japonaise, le Shinkansen, lui ne cesse d’aller de l’avant sans jamais décevoir. Et lorsque le personnel de JR s’incline respectueusement en entrant et en sortant de chaque wagon pour saluer les voyageurs, j’y vois aussi une manière de remercier le Shinkansen d’avoir permis au Japon de devenir une grande puissance mondiale . . . à très grande vitesse.
will-uchan
6 août 2012Bonjour / bonsoir.
Heureux de te relire ^^.
Et petit changement dans la présentation du bolg site ^^.
Entre-nous, je préfère comme ceci. ^^
Aaaaah, le Shinkansen. Le pied intégrale, ce train !!!
C’est tellement vrai qu’à l’intérieur, c’est beaucoup plus silencieux que le TGV d’Alcatel (c’est un reproche qui a été souvent fait aux trains d’Alcatel: bien, mais « relativement bruyant » ). Bon, je ne parle pas des passagers ^O^.
Et pour l’autre pied, 1 min de retard, c’est excuses sur excuses. A la SNCF, c’est du « merci de votre compréhension »!!! (D’accord, quelque fois il y a des « Veuillez accepter nos excuses »)