La vie est un cycle. Les grosses chaleurs de l’été ne sont que la réponse au vent glacial de l’hiver, comme une partie de ping-pong saisonnière. Pendant mon enfance l’été rimait avec l’Italie. On passait des sapins des Vosges aux pinèdes en bord de mer. De Strasbourg au centre de la botte, où l’odeur d’iode et le sable chaud se côtoyaient sous un ciel bleu, chaque jour.
Aujourd’hui, je suis au Japon et cette Italie me paraît bien loin. Pourtant, il me faut encore ma dose annuelle d’eldorado de soleil et de mer. Et ces nombreuses années passées au Japon m’ont souvent surpris. Le Japon et l’Italie se ressemblent parfois. Des montagnes partout et la mer jamais loin.
Quelques jours devant moi pour aller rechercher cet été loin des villes et du quotidien. Je veux marcher pieds nus sur le sable brulant, courir vers la mer et m’y jeter comme un gosse, sentir la fraîcheur de l’eau qui caresse ma peau, plonger ma tête sous les vagues et entendre à nouveau ce son sous-marin étouffé, et ressortir à la surface les lèvres pleines d’eau salée et les yeux qui piquent un peu. Un retour aux sources. Un tiroir nostalgique qui s’ouvre à nouveau.
En voiture, je longe les côtes au sud d’Osaka à la recherche de plages et de coins sympas. J’ai du flair en général pour ces choses, mais je ne sais pas forcément si je suis sur la bon chemin. Un tanuki vient me saluer sur le bord de la route. S’il est ici, ça veut dire que je suis sur la bonne voie. C’est un signe, lui qui aime flâner dans les beaux endroits. Les instants suivants me prouveront que j’avais raison.
Du bleu encore et encore. Celui du ciel et de son miroir aquatique. Un horizon délicatement dessiné. Le son des vagues et leur fracas sur les roches brutales de ce littoral parsemé. Je respire profondément.
Des pêcheurs ont trouvé le meilleur endroit assurément. Comment sont-ils arrivés là ? J’ai envie de les rejoindre en bas mais ils me semblent aussi inaccessibles que l’Italie de mon enfance.
Longeant le littoral, j’arrive au point le plus au sud de l’île de Honshu, à quelques minutes avant la fin de la journée. Le soleil rougissant à mesure qu’il s’enfonce vers l’horizon est un instant de paix et de confidences.
Je trouve le soleil bien trop rouge pour l’instant. En réalité j’avais oublié que je portais encore mes lunettes de soleil.
Le voici ce soleil qui nous quitte ici. Il y va lui, vers cette Italie. J’ai comme une envie de sauter dessus pour qu’il m’emporte de l’autre côté de la terre à travers une balade sympa de 24 heures.
La nuit, le sommeil, l’inconscience, le réveil et le revoilà ce soleil qui n’arrête pas. La nature est chargée d’espoir. Encore un nouveau paysage avec ces roches alignées au bord de la mer.
La marée basse permet de s’en approcher. On y voit alors des coquillages prit au piège dans de maigres amas d’eau qui s’évaporent un peu plus chaque minute. Vont-ils tenir jusqu’à ce que l’eau revienne ?
Est-ce là encore le cycle de la vie ? Le mer et le soleil qui vont et viennent ? La nuit ou le manque d’eau. Une moitié de danger et une autre d’apaisement ? L’été et l’hiver ? Les jours déclinent déjà et bientôt le froid reviendra.
Guillaume BRUNO
28 août 2013Tres sympa ton article ! Vivement le prochain !
Angelo Di Genova
28 août 2013C’est gentil ! Malheureusement, je ne publie pas beaucoup en ce moment 🙂
wierez
5 septembre 2013tu me fais rêver et le rêve va devenir réalité dans quelques semaines.
Bien à toi
Angelo Di Genova
6 septembre 2013Merci ^^
Par contre, entre le Japon montré dans cet article et celui que tu verra, il y a une grande différence.
Dans cet article je suis allé loin de tout, pour fuir et me ressourcer 🙂
asfer
10 septembre 2013Bonjour, je viens de découvrir votre blog qui est vraiment génial !
Je pars au Japon dans très peu de temps, pourriez-vous expliquer plus précisément ou se trouve ce coin ? Avez-vous les coordonnées gps ?
merci d’avance
Angelo Di Genova
12 septembre 2013Bonjour,
Merci pour ce commentaire !
Ce n’est pas un coin mais toute une région, celle de la péninsule du Kii au sud d’Osaka. Les photos sont prises à différents lieux en longeant la côte. Mais, bien sûr, il faut une voiture pour bénéficier de la liberté de mouvement que j’avais.
asfer
13 septembre 2013Merci 🙂