Je vais changer un peu le ton du blog le temps de cette balade. Je vais parler et même me permettre de te tutoyer. Tu m’excuseras d’avance cette familiarité mais pour l’endroit où je t’emmène c’est plus approprié.
Alors aujourd’hui on va à Imazato, petit quartier à l’est d’Osaka. En réalité, j’avais pas du tout prévu de m’éterniser ici mais tu vois, en marchant j’ai aperçu un détail qui m’a frappé.
Oui, là, entre deux immeubles sans attraits, un toit effrité d’architecture traditionnelle. Bon, ça arrive souvent au Japon mais pour moi, voir ça c’est une véritable invitation à l’exploration. La curiosité est trop forte. Aurais-je encore trouvé un lieu charmant parsemé de maisons traditionnelles ? Je fais le tour. Bon, ben, je crois que j’ai ma réponse.
Je m’empresse de repérer ma position avec mon GPS sur l’iphone, je sors ma carte de la ville, mon feutre fluo et surligne la rue où je me trouve. Ma carte d’Osaka commence a être sérieusement colorée.
Je marche à travers cette ruelle paisible cachée dans un quartier où aucun touriste ne se pointe. Quand les gens me voient avec ma bonne tête pas du coin, ils se disent tout bas : « Mais, il s’est perdu celui-là ! Qu’est-ce qu’il fait ici ? Il n’y a rien à voir ».
Au contraire, moi j’adore ces endroits ! Et des choses à voir, il y en a plein. Il y a même des « Kura« , des entrepôts traditionnels. Mais, tout ça, c’est le quotidien de ces Japonais. C’est banal et beaucoup ne comprennent pas ce qu’on peut trouver d’intéressant à venir ici. Et vous, vous trouvez ça comment ?
Il y a des maisons plus ou moins abandonnées de temps en temps, mais qui se fondent dans une ambiance que j’adore. En levant la tête, j’aperçois de jolies choses également. L’espèce de boîte carrée que tu vois sert à empiler les volets coulissants des fenêtres.
Dans cette forêt de poteaux électriques, certains sont plus fragiles que d’autres. Un poteau de bois sert à renforcer celui de béton, probablement malmené par les vibrations du tremblement de terre de Kobe en 1995. Au Japon, c’est la nature qui vient soutenir la technique humaine.
J’adore m’engouffrer dans ces labyrinthes. J’en perds la notion du temps, oublie de manger pour ne nourrir que ma curiosité. Tiens, un sanctuaire au loin ! Bon, ça ne m’étonne pas vraiment. C’est un classique dans ce genre de quartiers.
J’aime la forme des toits de l’architecture shinto, surtout si les ombres dansent dessus comme ici.
Plus loin, j’aperçois un vieil atelier qui me rappelle qu’au Japon, on ne modernise pas tant que ça les choses. Beaucoup travaillent de la même manière qu’il y a 30 ans ou 50 ans. Mêmes outils, même lieu, et parfois mêmes clients. Ces espaces hors du temps sont omniprésents au Japon, mais on en parle pas souvent, préférant ressasser encore et encore les mêmes choses, les mêmes lieux, les mêmes aspects de ce pays si complexe.
Des maisons, un sanctuaire, des petits ateliers, et bien sûr, une école, où l’on pique-nique au soleil. Ha ! Ça me rappelle que je dois déjeuner.
Bon, c’est pas tout mais faut que trouve une zone plus commerçante. Je marche. Ha tiens ! Une devanture de magasin façonnée de bois. C’est très rare de voir encore ça. Demain, elle ne sera peut-être plus là.
Arghh encore une ruelle qui a l’air sympa ! Bon ce sera pour une autre fois. Je vois une gare au loin. Au Japon, qui dit gare, dit commerces, restaurants, vie.
Et me voilà, nez à nez avec un adepte de la sieste. Le Japon, c’est aussi le pays où l’on dort n’importe où, n’importe quand. Affairés, stressés, anxieux les Japonais ?
Ici, je ne suis pas loin du quartier coréen d’Osaka, le plus célèbre du pays. J’en parlerai un jour sur ce blog puisqu’il vaut le détour.
Ça sent pas la richesse dans ce coin mais j’aime le charme désuet et pas surfait de ce Japon là.
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