All Posts By Angelo Di Genova

Les sandales des Dieux

Sur la cime d’une petite montagne se trouve un temple. Il faut gravir presque 2000 marches pour y arriver. C’est le souffle lourd que je suis arrivé au bout de l’ascension. La transpiration perlant sur mon front et le thorax gonflé, je me réjouissais du calme des lieux. J’étais seul avec la vallée qui s’ouvrait sous mon regard plongeant. Une odeur d’encens flottait dans l’air. Peu à peu je reprenais mes esprits. Assis sur un banc de pierre aussi froid que l’hiver, mon cerveau bouillonnait d’informations. Je sentais une présence. Était-ce les Dieux ?

Il me semblait que j’étais seul mais une paire de sandales trônait là, à l’entrée d’une des enceintes du temple. L’intérieur du bâtiment était trop sombre pour y voir le moindre détail. Aucun bruit n’en émanait. Le calme régnait. Peut-être même trop ; ça en devenait angoissant. Pourtant, c’est le calme que j’étais venu chercher ici. Ces sandales appartenaient bien à quelqu’un, mais à qui ? Je ne le saurais jamais . . .

Quand l’occident regarde le Japon

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J’ai envie de pousser un petit coup de gueule. Ce n’est pas trop le style du blog mais j’ai envie de dire ce que je pense au sujet de l’image médiatique du Japon en France. Cela fait des années que certains points m’exaspèrent, et je ne suis pas le seul. Que ce soit par des reportages ou des prises de paroles, le Japon souffre souvent.

Un reportage est censé être une création médiatique rapportant une situation. Rapporter et pas forcément interpréter. Autre point qui me semble très important : beaucoup de reporters commencent leur travail de réflexion en partant d’une conclusion. Par exemple, ils regardent les résultats d’un sondage, puis en tirent une conclusion généraliste, et enfin vont sur place afin de chercher des exemples concrets témoignant de cette conclusion sans jamais se laisser surprendre par la réalité du terrain et développer par eux-mêmes leur propre enquête. Partir d’une conclusion et s’y tenir est le meilleur moyen de rater la qualité du contenu d’un reportage. Cela contribue à s’enfermer dans un système dit destructif et non constructif.

Beaucoup de productions audiovisuelles semblent avoir été pensées dans le seul but de déshumaniser la société nipponne.
Tokyo, avec le monopole de présence, y est montrée comme une sorte d’usine d’êtres humains mal dans leur peau. Dans un va et vient accéléré de Japonais entrant et sortant de métro bondé, de lumières clignotantes et autres mécanismes robotique, la mise en scène et le montage deviennent les outils d’un parti pris alors qu’on pourrait penser qu’un reporter choisisse une certaine neutralité dans son analyse et dans ses propos.

Le reportage, l’Empire des sans, récemment diffusé sur France 3 et traitant la vie sexuelle des couples au Japon est un parfait exemple de réflexion « monologique » comprenant tous les mauvais ingrédients cités plus haut. En gros, l’équipe choisit des cas particuliers, voir extrêmes et les traitent l’un après l’autre sans jamais apporter de contre-poids. Pas de contre exemple, pas de personnes heureuses et épanouies dans cet étalage de cas désespérés corroborant une conclusion faite dès le départ. L’effet sur le spectateur est radical : « Ho ! comme la vie est bizarre et triste au Japon !  » Cela créé une forme de répulsion injustifiée envers le pays.

Cette manière d’agir me fait penser à une sorte de « colonialisme intellectuel » que l’Européen impose envers les Japonais. Et tout le monde sait qu’en terme de colonialisme, l’Européen a de l’expérience. Ces personnes se penchent sur le Japon et l’observent comme on observe des souris de laboratoire.

Certains intervenants en France sont devenus des ambassadeurs du Japon ; quelques fois malgré eux, à l’image d’Amélie Nothomb et ses approximations teintées de clichés concernant l’archipel. Comme beaucoup, l’écrivain, mangeuse de fruit pourri, se complaît à voir le Japon malade. On dirait que ça les rassure au sujet d’eux-mêmes. Le Japon devient l’antidote de leur propre frustration. Une sorte d’échappatoire qui n’est efficace que si l’on s’accorde à présenter le Japon comme un pays bourré de problèmes.

Bref, on a tous le droit d’avoir un avis sur le pays, mais ils faut bien faire attention à ne pas l’imposer comme une science exacte.

Arashiyama

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Arashiyama et son fameux pont Togetsukyo est un lieu très apprécié des Japonais. Il y a encore quelques années, il  n’était pas dans les priorités des touristes étrangers sur Kyoto. Aujourd’hui, c’est devenu une étape de choix.

Arashiyama, situé à 15 minutes en train depuis Kyoto, propose un peu d’espace pour nos yeux pouvant plonger au loin. Un lieu où un bon air passe. Qu’il soit apporté par le vent ou par la joie des visiteurs.

Par delà la rivière et ses nombreux couples en bateaux.

Par-dessus les gorges où passe un ancien train de mineur transportant aujourd’hui des touristes.

À travers la bambouseraie.

Une pause plus “naturelle“ agréable après plusieurs jours de visites culturelles sur Kyoto.
Un ancien lieu de villégiature plein de surprises pour qui sait voir, sentir et observer. Arashiyama donne envie de s’enfoncer au travers de ses nombreux petits chemins. Qui sait sur quoi on va tomber ?

En toutes circonstances, Arashiyama mérite une visite. Que ce soit avec des cerisiers en fleurs,

ou au début de l’été, lorsque les arbres arborent un vert d’une intensité que nous n’avons pas chez nous,

ou encore la nuit, quand les lanternes se reflètent en dansant dans la rivière.

Et, je ne vous parle même pas de l’automne.

Matsushima

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« Un haiku se lit un peu comme on contemple un tableau, sur le même tempo. Le poète est peintre, mais un peintre qui sur sa palette disposerait, outre les couleurs, de sons, d’odeurs et de saveurs philosophiques. Le haiku, en reflétant un évènement du domaine des sens, nous donne accès, d’emblée, au sens.

De passage à Matsushima, les « Îles des Pins », où « la beauté du paysage surpasse toute description », Bashô écrit :

松島やああ松島や松島や

Ah! Matsushima
Matsushima ah!
Ah! Matsushima »

(extrait de « Ah! Matsushima, l’art poétique du Haiku » aux éditions Moundarren)

Joyeux Noël du Japon !

Je vous souhaite un joyeux Noël depuis le Japon !

Noël au Japon est fêté comme il se doit, bien que l’aspect religieux soit naturellement occulté ; ce qui est normal vu le peu de chrétiens vivant dans l’archipel. On fête Noël par habitude culturelle et non par croyance religieuse. Alors, oui, c’est surtout devenu commercial, mais c’est aussi la tendance dans nos contrées. Toujours est-il que l’ambiance est là, musiques, illuminations, sapins décorés et saveurs rappelant l’arrivée de Noël. C’est toujours agréable pour réchauffer du froid hivernal en approche.

Noël se fête surtout en couple au Japon. Autour d’un gâteau blanc de crème et rouge de fraise, rappelant les fameuses couleurs de « Santa Claus », le père Noël.
Bien sûr, les enfants ne sont pas en reste, et comme chez nous, commandent leurs futurs cadeaux en regardant dans des catalogues de jouets que les commerçants s’arrangent pour distribuer dès le mois de novembre.

Étant originaire de Strasbourg, ville très connue pour Noël, je ne peux que faire un clin d’oeil au marché de Noël de Strasbourg à Tokyo, inauguré l’année dernière :
http://www.t-i-forum.co.jp/noel/

Faute de pouvoir me rendre à Tokyo, les photos de cet article présentent le marché de Noël allemand d’Osaka (qui est, en toute objectivité, beaucoup plus réussi que la première édition du marché de Noël de Strasbourg à Tokyo 🙂

Kurama et couleurs d’automne

Certaines splendeurs n’ont pas besoin de commentaires. Kôyô en fait partie. Littéralement, cela veut dire, le rougissement des feuilles. En gros, ici, on parle de l’automne et de la transformation de la nature à l’approche de l’hiver.

Les feuilles se colorent entre le jaune et le rouge avec une vivacité et une beauté que l’on ne voit pas sur le vieux continent.

Le rouge est tellement vif qu’on a l’impression que les feuilles brûlent de tout le soleil emmagasiné durant l’été.

Comme pour les cerisiers en fleurs, les japonais se bousculent pour observer cette beauté naturelle. Dans certains endroits on peut observer des panneaux faisant état de l’avancée de la coloration.

Dans la région de Kyoto un des endroits appréciés pour Kôyô est Kurama, village de montagne connu pour ses Tengu, des créatures mythiques au long nez.

Une randonnée sympathique sillonne dans la montagne surprenant le voyageur par un nouveau temple ou de nouvelles feuilles colorées.

Une fois détachées de leur branche, les feuilles sont destinées à former un magnifique tapis sur le sol. Mais il arrive que certaines se retrouvent prises au piège.

Dans la forêt, on aperçoit de temps en temps de drôles de créatures.

À travers des chemins d’arbres centenaires, de lanternes et de racines qui se déracinent, c’est le coeur de l’homme qui se laisse prendre au jeu de la coloration.

Les feuilles tombent. Les arbres se découvrent. Le froid s’installe peu à peu et bientôt le rouge sera remplacé par le blanc . . .

La mondialisation

« Le terme « mondialisation » désigne l’expansion et l’harmonisation des liens d’interdépendance entre les nations, les activités humaines et les systèmes politiques à l’échelle du monde. Ce phénomène touche les personnes dans la plupart des domaines avec des effets et une temporalité propres à chacun. Il évoque aussi les transferts et les échanges internationaux de biens, de main-d’oeuvre et de connaissances. » (source Wikipédia)

Ainsi se définit le terme de « mondialisation ».  Cette dernière est une chose qui me plaît et me dérange à la fois. C’est un véritable phénomène à double tranchant.
Être à l’autre bout du monde permet de se rendre compte de son étendue. Lorsque je vois du Kiri en rayon dans un magasin japonais ou des galettes bretonnes, moi qui ai grandi en France, je sais quelle distance, physique et psychologique, ces produits ont du parcourir pour arriver jusqu’ici.

Ce qui est sympa est de pouvoir profiter de produits du monde entier. Il faut débourser un prix souvent conséquent mais la disponibilité est là. Envie de moutarde française ? Une 1664 ? Ou plutôt le fumet corsé d’un munster vosgien du grand-père Fischer au cumin des prés ?

La contrepartie est que le monde devient plus ennuyeux ainsi uniformisé. Trouver toutes les saveurs du monde partout rend finalement la vie plus fade. La recette du bonheur est peut-être ailleurs. Et je me retrouve dans l’impasse au moment d’acheter des souvenirs de France puisqu’on trouve quasiment tout au Japon.
De plus, à l’autre bout du monde certains mélanges de culture sont parfois maladroits. En France, la frontière entre la Chine et le Japon n’est pas toujours très claire. Au Japon, gastronomie française et italienne vivent parfois en collocation.
Mais bon, on va pas en faire tout un . . .

Et oui, un « vélo-fromage ». Le monde a-t-il chopé un mauvais microbe ? Sur fond de  » franponais « , les marques japonaises délirent. Du sucre « Petit pet » au magasin de vêtement « Cocue », le touriste français a de quoi sourire. Mais, le délire a aussi lieu dans nos contrées. Notamment avec des habits ou rideaux affublés d’idéogrammes chinois qui ne veulent rien dire ou imprimés à l’envers. Et quand il y a un sens, ce n’est pas toujours gratifiant. Un survêtement de sport avec un gros 傘 (parapluie) dans le dos me fait aussi rire qu’un « vélo-fromage ».
Mais la mondialisation n’exporte pas seulement le terroir français. Quoi ?! La politique nationale se joint aussi à la fête ?!

Des experts bien remontés ont déjà parlé du sujet, approfondissant la réflexion jusqu’aux points les plus précis, en une mixture critique faisant rimer mondialisation avec consommation : l’influence de la culture américaine, « la jeunesse rebelle » sous fond de musique agressive qui défie les valeurs traditionnelles, et le camembert fabriqué à Kobe par la laitière Yugé, qui ne devrait pas pouvoir exploiter ce nom d’appellation d’origine contrôlée de notre bonne vieille France bien aimée.

« Ha ! Ces chinois sont vraiment de gros copieurs ! » diront certains. « Ils n’ont pas de fierté ! » diront d’autres qui vont s’injurier de voir un distributeur Coca Cola à côté d’un autel de prière bouddhiste et sa croix gammée (mais non, c’est la Svastika !). Les ingrédients semblent avoir été déposé dans un shaker et secoués au point de plus trop savoir ce que l’on mange.

Remettons dans l’ordre ce que nous pouvons à notre petite échelle et profitons des bons côtés de cette mixture nommée mondialisation, qui est quand même, parfois, très sympa à vivre, et souvent comique. Alors « s’il vous plaît dépensez et exécutez le temps agréable ».

Dans la société, des phénomènes il y en a toujours eu et il y en aura toujours. C’est comme ça, c’est . . .

Randen, le plus vieux tram de Kyoto

Keifuku Electric Railroad est le nom de la plus vieille compagnie de tram de Kyoto. Mais ici, tout le monde la surnomme « Randen ».

Nous sommes en 2010, date d’anniversaire pour « Randen » qui fête ses 100 ans. C’était en 1910 que la compagnie inaugura sa première ligne entre Shijo-Omiya et Arashiyama, lieu très apprécié des Japonais.

Aller d’un point à un autre est toujours plus agréable si le transfert est intéressant. « Randen » fait partie de ces systèmes de transports qui peuvent passer inaperçus pour beaucoup ou bien devenir attractifs pour d’autres.

Moi, j’aime voir ces trams glisser à travers la ville pendant que la circulation routière s’immobilise pour les laisser passer en priorité, comme par respect envers les anciens. J’aime voir le conducteur et son tableau de bord, entre compteurs, boutons clignotants et manivelle d’un autre temps. Dans ces wagons de métal lourd et grinçant, j’ai l’impression d’être dans un corps vivant, me transportant sur des rails centenaires.

Entre Kyoto et Arashiyama, les lignes se faufilent au travers de quartiers résidentiels très charmants où les habitants ont appris à vivre avec « Randen » qui façonne leur quotidien. Le tram ne passe pas inaperçu, réveillant ces ruelles paisibles.

Le passage le plus connu du trajet est sans nul doute celui du tunnel de sakura (cerisiers japonais). Au début du mois d’avril, lorsque les bourgeons ont enfin décidé de s’épanouir, le tram traverse une allée bordée de cerisiers en fleurs. Des milliers de boutons blancs et roses deviennent l’attraction principale à l’intérieur du wagon ; le visage collé aux fenêtres pour admirer, l’espace d’une minute, la beauté éphémère des cerisiers.

Sur le quai de la gare d’Arashiyama, il est possible de profiter d’un Ashiyu, (un bain de pieds) tout en attendant le prochain tram. Le genre d’attentions qu’apprécient fortement les Japonais.

« Randen » sait aussi cultiver son côté ancien. De temps à autre, un wagon de style rétro circule sur les lignes. À chaque fois que j’attends le tram, je scrute l’horizon afin de savoir si j’aurais la chance ou non de profiter du ce wagon spécial qui me permet d’avancer géographiquement en me donnant l’impression de reculer temporellement.

Hanabi, les feux d’artifice

Ce soir il faut se préparer. C’est le hanabi, le feu d’artifice. Comme chaque été au Japon, les villes se relayent pour organiser de grands feux d’artifice auxquels les Japonais prennent part avec une grande ferveur.

La tenue de soirée est, de préférence, traditionnelle ; surtout pour les jeunes filles que l’on voit affluer en grand nombre en yukata, un kimono d’été léger. L’été est chaud et moite au Japon mais il est avant tout très festif. Encore une fois, je ne connais aucun pays où les saisons sont aussi marquées. Que ce soit par les changements de la nature ou les activités humaines.

Les feux d’artifice ont souvent lieu près de la mer ou au bord de fleuves ou de rivières. Sur les flancs, un nombre incalculable de forains viennent animer les lieux avant le spectacle. Boissons, plats sur le pouce, odeurs de grillades, petits jeux de distraction. La foule se fait de plus en plus dense et attend patiemment que le soleil veuille bien se coucher. Beaucoup de couples sont venus profiter de la magie des danses de lumières nocturnes.

Une fois la nuit tombée, le spectacle peut commencer. Les feux d’artifice au Japon sont toujours très réussis. Du petit éclatement raffiné, au gros vacarme impressionnant, les contrastes sont maîtrisés.

Aperçu :

Et la touche japonaise est toujours là avec des feux d’artifice en forme de personnage ou de visage.

Voilà, le spectacle est terminé. Tout ce beau monde rentre calmement. La danse de lumière colorée est bien finie dans le ciel, mais continue cette fois-ci à hauteur d’homme.

La petite gare au soleil

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J’écris à présent sur mon calepin installé sur un banc dans la minuscule gare d’Ichijodani dans la préfecture de Fukui.

Nous sommes le 18 août. Il doit faire 35 ou 36 degrés. Tout le monde se balade avec une serviette humide autour du cou ; bien pratique pour éponger l’incessante transpiration qui perle sur le corps.

Le prochain train arrive à 15h41. Ça fait déjà 40 minutes que j’attends, le corps à demi dans une ombre maigrement réconfortante. La peau de mon visage se tire en réponse aux trois kilomètres de marche que je lui ai infligée en plein soleil. Les rares brises de vent semblent être des bénédictions divines. Les grillons chantent sans arrêt.
À côté de moi, quelques japonais discutent et plaisantent. Je me joins à la conversation, principalement tournée sur la chaleur ambiante et sur le pays d’où je viens, moi, l’étranger. Je rencontre notamment un passionné de chemins de fer venu d’Osaka exprès pour filmer et prendre en photo le train JR de la ligne Kuzuryu. Ce train, c’est un seul wagon, fonctionnant encore au diesel et serpentant entre des collines remplies de sugi, les cryptomères japonais. Neuf trains par jour, c’est peu mais j’ai connu pire.

Le charme du lieu opère malgré la chaleur. Devant moi c’est la nature. Des rizières à perte de vue qui ne vont pas tarder à être récoltées.

Encore cinq minutes dans cette campagne reculée. Ce soir, je serai dans la grande métropole d’Osaka. Un contraste impressionnant !

Encore une minute avant d’embarquer. Le train résonne. Me voilà parti . . .