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Harukas

Par Posted on 2 min lecture

Chaque ville possède une ligne d’horizon qui lui est propre. Osaka aussi. Mais je dois dire qu’il lui manque un truc pour vraiment marquer les esprits. Oui, elle est impressionnante quand on la voit depuis un observatoire, car l’immensité de la ville a de quoi donner le vertige, mais ses deux symboles verticaux que sont la tour Tsutenkaku à Shin-Sekai et le Sky Building d’Umeda ne sont pas assez grands et centraux pour être vus depuis n’importe quelle hauteur de la ville. Tokyo, forte de sa Tokyo Tower, de sa Sky Tree mais aussi, et surtout, du Mont Fuji qui apparaît au loin par temps clair, offre un impact plus marquant. Osaka manque autant de caractère dans les airs qu’elle en a à l’échelle humaine. Mais la silhouette d’Osaka fête aujourd’hui l’arrivée d’un nouveau venu, nommé Harukas.

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Je me souviens m’être baladé au Shitennoji en mars 2012 lors d’une journée maussade, et avoir aperçu au loin les premières forme d’un building dépassant légèrement les toits du temple. Je ne le connaissais pas encore, et je n’avais aucune idée de la taille qu’il ferait au final.

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Les mois passaient et le building commençait sérieusement à prendre de la hauteur. Après quelques recherches, j’appris qu’il se nommait Harukas et qu’il était tout simplement prévu qu’il fasse 300 mètres de haut, le plaçant d’office comme plus haut gratte-ciel du Japon. Rien que ça !

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Sans aucun doute, ils étaient entrain de nous construire quelques chose de massif. Harukas n’était pas encore fini qu’il régnait déjà sur le sud d’Osaka.

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Petit à petit, il prenait sa forme finale. C’était étrange de voir cette tour ultra-moderne depuis Tennoji, quartier plutôt rétro, historique et populaire. Il y ici plein de temples, de vieillards et de ruelles étroites où règne une ambiance de l’ère Showa.

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Puis, un beau jour de printemps, sous les cerisiers en fleur, les grues placées sur les toits ont disparues.  Je croyais que l’ouverture serait pour bientôt, mais il fallait attendre encore 1 an pour la fin des travaux.

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Un Department Store Kintetsu (le plus grand du Japon), un Musée d’art, des bureaux, un hôtel luxueux Marriot Miyako ainsi qu’un observatoire verront le jour dans ce gratte-ciel, dessiné par César Pelli, l’architecte des tours Petronas.

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Aujourd’hui, Harukas fait partie de la silhouette d’Osaka bien qu’il ne soit pas au centre de la ville. Il va à coup sûr marquer la cité pour de longues années bien que je doute qu’il en devienne le symbole. Osaka ne se symbolise pas par des buildings mais plutôt par son caractère. En tout cas, l’histoire d’Harukas commence réellement aujourd’hui, le 7 mars 2014. Il va y avoir du monde pour son ouverture, beaucoup de monde.

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Osaka sous la neige

La semaine dernière les infos relayaient tant d’images de neige sur Tokyo ! Ici sur Osaka, comme dit dans mon précédent post, je n’avais rien vu de ce « blizzard » sur le Japon, pour reprendre le mot un peu exagéré de certains médias au sujet de cette tempête. Mais le vendredi 14 février, jour de la saint Valentin, après avoir goûté aux chocolats faits maison de ma femme, j’ouvre la fenêtre et que vois-je ? Un tapis blanc immaculé sur la ville. Une bonne douche, des habits chauds, le matériel préparé, et me voilà parti pour une journée sous le signe de la photo et de la neige.

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Osaka est presque méconnaissable ! J’avais déjà vu beaucoup de neige au Japon mais jamais ici. Le temple Shitennoji n’en ressort que plus beau. Les moines avancent à petit pas avec leurs geta.

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C’est étrange de voir ces palmiers sous la neige. On s’inquiéterais presque pour eux. En réalité ce sont des Cycas du Japon et ils résistent bien au froid.

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Aujourd’hui, les jizo portent un chapeau de neige. Malgré le froid, ils gardent le sourire.

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Les jolies plaques égout d’Osaka se cachent sous la poudre blanche.

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Quelques pas au dessus de l’eau pour immortaliser les jardins japonais. Sous la neige, je n’en avais jamais vu.

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Un parapluie rouge perdu dans le paysage monochrome.

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Ce n’est pas évident de prendre des photos sous la neige sans trop exposer son appareil aux flocons. Je me suis équipé d’un tissu et j’essuie régulièrement l’engin.

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Biliken, la mascotte de Shin-Sekai, ne semble pas dérangé par la neige. Les rabatteurs non plus d’ailleurs. Les kushi-katsu continuent de frire dans les nombreux restaurants du quartier.

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Direction Dotonbori et son fameux pont Ebisu. Le passage continue d’être intense ici, malgré le temps.

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Devant le crabe géant, les touristes passent, dont plusieurs filles en mini-jupe. Quel courage !

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Un bon ramen pour se réchauffer et direction le château d’Osaka, lui aussi, drapé de blanc.

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J’ai bien aimé la technique de déblayage de la neige à coup de palette. Qui a dit que les Japonais ne savaient pas prendre d’initiatives et être inventifs face à l’imprévu ? Ah, mais oui, c’est vrai, ici nous sommes à Osaka 🙂

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Les pruniers en fleur, dont je parlais dans mon précédent article, s’offrent à moi sous un nouveau jour.

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La neige s’est déjà arrêtée de tomber, mais elle semble encore tenir hors des routes, comme ici, sur le parc des vestiges du Palais Impérial de Naniwa.

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La neige fond sur le crâne de Toyotomi Hideyoshi, le seigneur le plus important de l’histoire du Kansai.

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J’arrive juste à temps pour un dernier cliché avant que la ville ne retrouve son apparence habituelle. La neige n’aura pas duré longtemps, mais j’ai tout de même pu en profiter pleinement. J’aurais pourtant voulu que ça continue, pour tenter des clichés de neige nocturne comme ceux, très réussis, de David dans son article sur Tokyo sous la neige. Mais il faut savoir se contenter de ce qu’on a ^^ Cette neige, c’était déjà un petit évènement sur Osaka.

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Bairin, les bosquets de pruniers japonais

Chaque année c’est toujours un plaisir de se balader lors de douces journées d’hiver pour aller voir, et surtout sentir, les fleurs de pruniers.

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Récemment on vous a parlé de tempête de neige au Japon, surtout à Tokyo où il a exceptionnellement neigé. Personnellement, je n’ai rien vu de cette dépression à Osaka, à part de timides flocons. Ce pays est assez grand pour qu’on ne vive pas du tout les mêmes choses, en fonction des régions. Ce que je retiens de ces derniers jours, ce sont les pruniers en fleurs du « bairin » du parc du Château d’Osaka. Bairin c’est le nom que l’on donne ici aux bosquets de pruniers.

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Cette année j’ai tenté quelques clichés au 50mm, plutôt réservé aux portraits. Ce n’est pas l’idéal pour photographier des fleurs mais c’est un bon exercice.

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J’avais déjà écrit un article sur le sujet en 2012. Pour le relire, cliquez ci-dessous :
Les pruniers du château d’Osaka

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Hommage aux travailleurs

Sur ce blog, les photos servent surtout à illustrer mes propos. J’en ai une tonne en réserve et pas toujours l’envie de leur attribuer des mots.
Aujourd’hui, j’ai envie de poster sur le blog principalement pour la photo. J’ai prévu de ne pas trop parler mais me connaissant, ça risque d’être difficile à tenir 🙂

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Je déambule dans les marchés. J’aime les gestes des travailleurs. Cela fait des années qu’ils les recommencent. Ils sont inscrits dans leur peau. Précision, dextérité et impression de facilité sont souvent source d’étonnement pour moi. Le Japon est assurément un pays où culte du beau geste est très vivace. Ici l’apprentissage se déroule souvent par simple répétition face à son tuteur ou maître et ça se sent.

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Les Japonais développent souvent un exemplaire amour du travail. Ce dernier est très souvent vu comme un aboutissement. C’est à la fois une chose nécessaire à la vie mais c’est aussi une source d’épanouissement. Pourquoi le voyons-vous autant comme une contrainte en France ?

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C’est assez drôle de constater que dans les quartiers populaires du Japon, on ne remplace pas un appareil, un outil, une installation qui fonctionne. Elle peut avoir 50 ans, être rouillée, sale, écorchée, fixée sur son support par tant d’années de poussière, rien n’y fait, on la laisse.

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Pourquoi bousculer des habitudes quotidiennes ? Si ça marche c’est l’essentiel. Cette mentalité explique beaucoup de choses. Contrairement à ce que l’on croit, hors du champ d’action de la féroce société de consommation, le Japon est un pays où le besoin d’avoir l’appareil dernier cri n’est absolument pas une priorité. On ne remplace pas les appareils, tout comme les travailleurs. Courbé ou rouillé, tant que ça fonctionne …

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Le temps qui passe donne de la valeur aux choses qui le voit défiler. Les appareils aussi ont des rides ! L’ancien est moins frais que le nouveau mais ce qu’il perd en brillance, il le gagne en caractère.

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Et voilà, j’ai encore trop parlé 🙂

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Dotonbori, le poumon d’Osaka

Par Posted on 2 min lecture

Aussi étonnant que cela puisse paraître je n’ai encore jamais consacré un article complet sur Dotonbori. J’ai surtout essayé de montrer des images moins connues de la ville dans ces pages. Dotonbori est probablement le lieu le plus médiatisé de la capitale du Kansai, ce qui peut expliquer pourquoi je n’en ai pas forcément parlé jusqu’à aujourd’hui. Il n’en reste pas moins un des quartiers où je pose le plus mes pieds, surtout pour conclure une journée de balade à Osaka.

Pourquoi finir sur Dotonbori ? Car ce quartier de néons, de lanternes et d’odeurs s’échappant d’échoppes de Takoyaki fumantes, brûle de mille feux le soir. Bars, clubs, restaurants, magasins à n’en plus finir. Quelle abondance !

Dotonbori, c’est la facette la plus connue d’Osaka, qui est la ville populaire nippone par excellence. Cité généreuse, kitsch, un brin bourrue. À Dotonbori, le raffinement n’est pas la fond de commerce même s’il se trouve ça et là. Ici c’est surtout excessif et jouissif ! Du son, des couleurs, des gens et l’effervescence qui se mue en énergie.

Dotonbori, c’est aussi un symbole car on n’y trouve le vrai « Osaka Style ». Pas de simples néons ici. Dans ce quartier ils sont énormes, comme le fameux GlicoMan ! À l’instar du célèbre crabe géant du restaurant Kani Dôraku, les devantures des établissements sont ici en relief ; de véritables sculptures commerciales urbaines. On se croirait dans un parc d’attraction !

Cet aspect de la ville représente souvent le seul point de vue qu’on les voyageurs occidentaux sur Osaka, car les seules zones qu’ils visitent : celles des quartiers comme Dotonbori ou Shin-Sekai. Des lieux populaires, animés, pas forcément très entretenus où les rencontres sont parfois douteuses, à slalomer entre les rabatteurs de restos et une jeunesse enfermée dans son petit monde. Mais il est important de comprendre qu’Osaka ne se résume pas qu’à ça !

En tout cas, si pour vous le Japon c’est une envie de lumière, de lanternes, de vie, de bouffe et d’un patchwork coloré au sein de villes immenses et vivantes, qu’attendez-vous ? Dotonbori devrait être en tête de votre liste de visites au Japon !

L’automne brûle sur Osaka

La plus grande ville du Japon de l’ouest ne déroge pas à la règle, en automne, Osaka se pare de couleurs automnales. Il existe plusieurs endroits où en profiter. L’un d’eux est le très joli parc du château d’Osaka.

Avec la ville qui se profile en fond, une des tourelles du château semble entourée d’arbres.

Toute la famille végétale d’automne est là. On a bien sûr le momiji ; autrement dit, la feuille d’érable.

Mais il ne faut pas oublier le gingko, arbre dont la robe est d’un jaune magnifique ! Contraste assuré avec les odeurs désagréables de ses graines fraîchement tombées par terre.

Il y a aussi le cerisier, star du printemps, qui sait aussi se faire beau en automne.

J’aime me balader dans sous ces voutes d’arbres.

Parfois, il faut lever les yeux pour une partie de cache cache avec le château.

Tout le monde profite de cette agréable saison. Vraiment tout le monde …

Le Japon ce n’est pas ce que vous croyez

Beaucoup disent aimer le Japon. Certains ne savent pas que ce qu’ils aiment, c’est surtout l’image qu’ils s’en font. Vous pourrez partager beaucoup d’avis sur ce pays et vous aurez probablement raison. Car entre une image reflétée et une réalité plus nuancée où se trouve la vérité ? Entre deux, la vie est parfois coquine !

Déjà, il serait maladroit d’oublier que le Japon est un pays d’Asie et que la culture de ce continent est palpable à chaque instant bien que l’archipel développe une identité bien affirmée.

Mais pour revenir à l’image du Japon en Occident, je tiens ici à apporter une nouvelle mesure. Comment le voyez-vous ?
Souvent on répondra comme un pays moderne, riche, où la propreté est exemplaire, la sécurité omniprésente et le désordre inexistant. On dira que les Japonais n’enfreignent pas les lois, que tout le monde reste dans les rangs. On dira que les installations sont à la pointe et que le pays est en avance techniquement parlant sur le reste du monde. Beaucoup diront encore bêtement que c’est un pays inaccessible car hors de prix. On dira peut-être que rien ne traine par terre, qu’il n’y a ni agression ni délinquance, que personne ne semble mal intentionné ou encore, que les rues sont parfaitement propres. Pour finir, certains diront que c’est un peuple proche de la nature. Près de la nature oui, mais avec, régulièrement, des lampes allumées en plein jour 🙂

En tant qu’Européen amateur du Japon, on a souvent tendance à rendre le pays plus irréprochable qu’il ne l’est. Surtout au début, lors du premier contact sur place. On arrive de notre bonne vieille France et sa délinquance, son bordel, ses grèves, ses retards de métro, son manque d’amabilité et de sens du service, ou encore son individualisme. Notre pays est souvent si fatiguant !  Il semble parfois naturel de rendre la France plus négative qu’elle ne l’est quand on est dans un Japon qui met en exergue nos propres problèmes et qui symbolise l’opposé absolu.

J’ai moi aussi été un peu comme ça. Le Japon représentait presque un idéal à atteindre. Il était mon échappatoire à toutes les merdes quotidiennes qu’il pouvait y avoir en France. Mais aujourd’hui, je me rends compte que le Japon est un pays comme un autre. Il est juste différent du mien, et je l’aime pour ça. Il est plus humain à mes yeux à présent qu’il ne l’était quand je comptais les jours qui me séparaient du prochain voyage vers cette terre lointaine. Je m’y sentais, je m’y sens, plus vivant qu’ailleurs.

Le Japon est fait d’êtres humains. Le pays se débrouille comme il peut en composant avec ses habitants. Ici comme ailleurs, il y a des cons, des voleurs, des pervers, des idiots, des racistes, des cambrioleurs, des cinglés ou encore des racailles. Je vous laisse juste le soin de juger des proportions.

Et n’allez pas imaginer que seuls les étranger présents sont à l’origine du bordel au Japon. Cela reviendrait à dire que nous y sommes plus nombreux qu’en réalité. Ou alors, extrêmement bien organisés dans le seul but de dégrader le pays.

Parfois, alors que les rues semblent impeccables, il suffit de se pencher au dessus des buissons qui bordent les trottoirs des quartiers populaires pour y trouver quelques déchets.

Et là, je vois venir les mauvaises langues dire que j’écris cet article parce que je vis à Osaka, ville dont la réputation est d’être sale. Je répondrai simplement avec les photos suivantes. Tout d’abord, un joli mur en plein coeur de Kyoto.

Ou encore un prospectus distribué à Nara pour la lutte contre le cambriolage de voiture.

Le Japon est aussi un pays vieillissant où de nombreux quartiers semblent simplement attendre d’être un jour rasés. En sursis, ils se délabrent. Leur urbanisme est inexistant mais c’est souvent ici que le charme opère, dans la laideur des câbles électriques, des climatiseurs, du bricolage de fortune, des aérations et du bordel accumulé.

Au Japon, une ville doit d’être avant tout un espace de vie. Elle doit être fonctionnelle et pratique. Et ça comprend les autoroutes aériennes, les zones industrielles, les buildings construits sans aucune logique. L’esthétisme est secondaire bien que, peu à peu, les mentalités changent pour aller vers un certain compromis.

Mais, si ce Japon existe, il ne faut pas oublier celui qui est beau. Ce blog l’a beaucoup mis en avant. Il vous suffit de l’explorer. Cet article ne vous vend pas du rêve mais il vous montre la vie … et rien n’est plus réel que la vie.

Attention, loin de moi l’idée de vous dire que le Japon est un pays sale. J’essaie simplement d’équilibrer la balance. Mon activité professionnelle m’oblige à explorer ce pays. Je ne suis donc pas dans un schéma métro-boulot-dodo et sors du micro-système qui entoure ma vie quotidienne et mon foyer, pour effleurer toutes les franges de la société dans diverses régions. Je mets donc souvent les pieds dans des endroits où je n’ai aucune raison de passer et cela me permet de nuancer ma vision globale du pays.

L’automne qui pointe sur les feuilles

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L’été c’est un peu le zénith de la nature. Une heure où le vert domine.

La mousse est encore bien verte. Elle a été bien nourrie des fortes pluies de la saison des typhons.

Mais l’automne arrive peu à peu comme un filtre jaune que l’on applique sur une photo. L’automne succède à l’été, saison chaude et ensoleillée. On dit que les beaux étés donnent de beaux automnes.
Ce que les Japonais veulent dire par bel automne c’est l’intensité de la coloration de la végétation.
On parle beaucoup du Japon quand les érables sont très rouges, mais je voudrais rendre hommage à cette période de transition.
En ce moment, on voit les prémices de l’automne. Mise en bouche à cette période si jolie où la nature semble faire ses adieux en beauté avant de quitter la scène pour l’hiver.

Étonnamment, certaines branches semblent avoir perdu le notion du temps. Elles sont précoces et côtoient les autres. On se retrouve donc avec de drôles de combinaisons de couleurs. Comme si sous le même ciel l’automne et l’été semblait vouloir se tenir par la main.

Brume matinale

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Un levé inhabituel après une bonne nuit de sommeil. Un son flottant dans le hameau de montagne où je suis se propage jusqu’à mes oreilles endormies. Le son suivit de parole indique aux villageois que le soleil vient de se lever. Il sous-entend qu’on devrait en faire de même. Les yeux encore brouillés de fatigue, je sors me promener. Je sais que ce qui m’attends est beau car je suis en plein coeur de la montagne et j’ai déjà vécu l’expérience d’un levé très matinal plusieurs fois. Je sais que dehors de la vapeur s’échappe des toits de chaume des fermes alentours et que de la brume caresse les montagnes.

La brume flotte au dessus de moi. Elle voyage en suspension, lentement attirée vers le ciel. En contre-bas dans la vallée, il en reste beaucoup. Je profite du moment et me dit que ce que je vois de mes propres yeux est plus joli que le rêve que j’aurais fait si j’étais resté au lit.

Les rayons du soleil se renforcent et semblent faire fondre la brume comme de la glace au contact du feu. Mais le soleil a besoin de plus de temps pour tout assécher. La brume se met à perler pour mieux résister au coeur des plantes.

Ma dose d’été

Par Posted on 3 min lecture

La vie est un cycle. Les grosses chaleurs de l’été ne sont que la réponse au vent glacial de l’hiver, comme une partie de ping-pong saisonnière. Pendant mon enfance l’été rimait avec l’Italie. On passait des sapins des Vosges aux pinèdes en bord de mer. De Strasbourg au centre de la botte, où l’odeur d’iode et le sable chaud se côtoyaient sous un ciel bleu, chaque jour.

Aujourd’hui, je suis au Japon et cette Italie me paraît bien loin. Pourtant, il me faut encore ma dose annuelle d’eldorado de soleil et de mer. Et ces nombreuses années passées au Japon m’ont souvent surpris. Le Japon et l’Italie se ressemblent parfois. Des montagnes partout et la mer jamais loin.

Quelques jours devant moi pour aller rechercher cet été loin des villes et du quotidien. Je veux marcher pieds nus sur le sable brulant, courir vers la mer et m’y jeter comme un gosse, sentir la fraîcheur de l’eau qui caresse ma peau, plonger ma tête sous les vagues et entendre à nouveau ce son sous-marin étouffé, et ressortir à la surface les lèvres pleines d’eau salée et les yeux qui piquent un peu. Un retour aux sources. Un tiroir nostalgique qui s’ouvre à nouveau.

En voiture, je longe les côtes au sud d’Osaka à la recherche de plages et de coins sympas. J’ai du flair en général pour ces choses, mais je ne sais pas forcément si je suis sur la bon chemin. Un tanuki vient me saluer sur le bord de la route. S’il est ici, ça veut dire que je suis sur la bonne voie. C’est un signe, lui qui aime flâner dans les beaux endroits. Les instants suivants me prouveront que j’avais raison.

Du bleu encore et encore. Celui du ciel et de son miroir aquatique. Un horizon délicatement dessiné. Le son des vagues et leur fracas sur les roches brutales de ce littoral parsemé. Je respire profondément.

Des pêcheurs ont trouvé le meilleur endroit assurément. Comment sont-ils arrivés là ? J’ai envie de les rejoindre en bas mais ils me semblent aussi inaccessibles que l’Italie de mon enfance.

Longeant le littoral, j’arrive au point le plus au sud de l’île de Honshu, à quelques minutes avant la fin de la journée. Le soleil rougissant à mesure qu’il s’enfonce vers l’horizon est un instant de paix et de confidences.

Je trouve le soleil bien trop rouge pour l’instant. En réalité j’avais oublié que je portais encore mes lunettes de soleil.

Le voici ce soleil qui nous quitte ici. Il y va lui, vers cette Italie. J’ai comme une envie de sauter dessus pour qu’il m’emporte de l’autre côté de la terre à travers une balade sympa de 24 heures.

La nuit, le sommeil, l’inconscience, le réveil et le revoilà ce soleil qui n’arrête pas. La nature est chargée d’espoir. Encore un nouveau paysage avec ces roches alignées au bord de la mer.

La marée basse permet de s’en approcher. On y voit alors des coquillages prit au piège dans de maigres amas d’eau qui s’évaporent un peu plus chaque minute. Vont-ils tenir jusqu’à ce que l’eau revienne ?

Est-ce là encore le cycle de la vie ? Le mer et le soleil qui vont et viennent ? La nuit ou le manque d’eau. Une moitié de danger et une autre d’apaisement ? L’été et l’hiver ? Les jours déclinent déjà et bientôt le froid reviendra.