La Shotengai abandonnée – 稲荷商店街

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On appelle au Japon Shotengai, des ruelles marchandes piétonnes. Il y en a des milliers. Celles qui ont le plus de succès se voient recouvertes d’un toit plus ou moins bricolé afin de permettre aux passants de s’y engouffrer sans se soucier du mauvais temps. Ce sont d’ailleurs souvent des refuges astucieux en cas de pluie et les commerçants de se frotter les mains.

Osaka est peut-être la ville la plus célèbre sur ce point. La Shotengai de Tenjibashi, avec 600 magasins étalés sur 2,6 kilomètres, est la plus longue du Japon.

Quelquefois, certaines Shotengai se voient presque abandonnées. Commerçants vieillissants, clients qui désertent petit à petit, en sont les principales causes. D’autres fois, c’est la perte de vitesse économique du pays depuis 20 ans qui se matérialise. La gloire du Japon fait partie du passé. Certains lieux le deviennent donc aussi.
Aujourd’hui, je vais vous parler de la Inari Shotengai à Osaka justement. Une galerie qui se voit au loin comme un gouffre noir hostile et froid.

Quelques boutiques subsistent encore au sein d’une hécatombe de stores fermés et rouillés. Son toit effrité tombe en lambeaux.

Une voiture est garée dans un coin depuis de longues années. Avec ses pneus dégonflés, elle semble vouloir s’enfoncer dans le sol pour se cacher.

« Petit Four », un ancien pâtissier devait faire le bonheur des enfants.

Pourtant, une surprise m’attend. Je tombe sur un petit sanctuaire, témoin de la gloire passée de cette Shotengai. Quelques fois des sanctuaires apparaissent dans ces galeries. Les commerçants y viennent demander la réussite de leurs affaires. Le seul élément entretenu de la Inari Shotengai est son sanctuaire. Il n’en ressort que plus beau par contraste dans cet environnement maussade mais pas dénué de charme.

J’essaie de m’imaginer comment cette ruelle était avant. Mais que la Inari Shotengai se rassure, elle vit encore belle et intense dans l’esprit de certains. Pas du mien, malheureusement.
Mais un jour, moi aussi j’aurais le privilège d’avoir connu des lieux au summum de leur gloire. Et les petits jeunes viendront me voir pour me demander comment c’était en ce temps-là.
On est tous le témoin de quelque chose de rare, sauf qu’on ne le sait pas encore.

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