Guerres, incendies et bombardements. Destruction et reconstruction. Vents, pluie, gel, soleil. Séismes et usure du temps qui passe. Rien ne semble venir à bout du temple bouddhiste Shi Tennô-ji. Les matières ont changé ainsi que les techniques de construction, mais depuis l’an 593 sa silhouette trône dans la ville d’Osaka. À cette époque, Tokyo n’existait pas, Kamakura n’existait pas, Kyoto n’existait pas, Nara n’existait pas. Sur le plateau d’Uemachi, le prince Shotoku ordonna la construction du premier temple bouddhiste officiel du Japon. Et il le fît à Naniwa, l’ancien nom d’Osaka.
Pour se faire, Shôtoku Taishi fît appel à des bâtisseurs de la péninsule coréenne, celle-là même qui introduit le bouddhisme au Japon. La fusion de ces travailleurs Coréens et Japonais donna naissance à la Kongô Gumi, la plus vieille entreprise connue à ce jour (578 – 2006).
Malgré son importance, malgré son statut de précurseur, malgré ses détails architecturaux qui témoignent de l’époque ancienne, le Shi Tennô-ji est souvent délaissé des touristes. C’est un lieu aéré, calme et apaisant. Son enceinte est imposante et en faire le tour prend pas mal de temps.
Il y a de nombreux bâtiments ça et là d’époques différentes, diverses portes, un impressionnant torii shinto, ainsi qu’un jardin japonais.
Mais ce que j’apprécie le plus en ces lieux c’est le nombre de petits détails éparpillés et cachés ici. De prime abord, comme pour de nombreuses oeuvres de cette époque, on a l’impression que le lieu est vide ; mais en réalité sa richesse, il faut la mériter. C’est un de ces temples qu’il faut dompter. Il prend du relief à mesure que l’on en apprend à son sujet.
Des particularités qui font souvent écho à son passé, comme cette roue de la loi entre Dharma et une barre de bateau. Elle symbolise le flux, le cycle mais rappelle aussi que la mer, si loin aujourd’hui, s’invitait jusqu’à ses pieds à l’époque.
La vie autour du temple ressemble à celle d’un petit village. On y trouve des boutiques sympa et des spécialités locales. La frénésie de la métropole ici, comme dans la plupart des quartiers d’Osaka, elle n’existe pas.
On sent bien qu’il règne comme une impression de gâchis ici. Comme si le pays avait un trésor vers lequel il ne se tourne presque jamais. Comme si personne ne prenait le temps de polir un joli diamant brut.
Seb
5 février 2013Le plus embêtant avec toi, c’est que tu ne donnes pas envie de visiter Osaka, tu donnes envie d’y vivre … et c’est un peu plus compliqué quand même !
Merci pour cette découverte ….
Angelo
5 février 2013Ah ! Désolé. Je ne pensais pas que ça ferait cet effet ^^
tetoy
5 février 2013Ah bah ce temple là me donne plus envie que les autres.
Quand je viendrais, j’y passerais. Merci pour tes articles qui nous font voyager ^_^
Angelo
5 février 2013Mais de rien. Content de savoir que tu as apprécié la balade ^^
Guillaume
5 février 2013ça me donne surtout envie de voyager dans le temps pour etre a la date de mon départ pour mon prochain voyage pour le Japon ! 🙂 Très belles photos en tout cas !
Angelo
5 février 2013Il te manque plus que de tomber dans les toilettes pour avoir une vision : le vecteur temporel ! Puis, t’achète une Dolorean et le tour est joué 😀
Akira
17 avril 2013Le plus vieux peut-être mais aussi l’un des plus beau et entretenu. Il n’a pas pris une ride 🙂 !
Angelo Di Genova
17 avril 2013Ce n’est pas le plus vieux temple bouddhiste en terme de bâtiment mais en terme d’histoire. Comme souvent au Japon, les bâtiments d’origine ont été détruits.
roxanne
2 octobre 2014ton site semble super intéressant. bien hâte d’être a osaka
DONIER
14 juin 2016à quelle heure ferle le temple ?
Encore merci pour ton excellent reportage qui nous met en condition…
Angelo Di Genova
16 juin 2016Comme la plupart, ça ferme à 16h ou à 16h30 en fonction de la saison 🙂
Je précise néanmoins qu’il est en rénovation actuellement et que visuellement c’est beaucoup moins intéressant car la pagode et d’autres zones sont recouvertes.
Terre du milieu
6 mars 2021La vie est plus douce au JAPON. C’est un endroit ,pour terminer sa vie paisiblement.
Le tibet est la même chose. Des pays de rêves qui sont trop éloignés physiquement.
Je suis heureux pour les voyageurs qui ont l’occasion de visiter.